NON !!! [réservé à Shinichi] [ terminé ]

Miki accéléra la vitesse de sa marche tout en serrant son sac contre elle.
Elle avait froid mais pas à cause de la température qui était d'ailleurs relativement bonne pour un début de printemps. Bien sûr, elle devait se hâter de rentrer chez elle pour s'occuper de ses frères et sa soeur. Mais ...
Elle avait un peu peur.
Elle n'aimait pas passer par ces rues sombres. D'habitude, elle passait par le parc mais elle s'était aperçue qu'il était fermé pour 2 jours pour rénover quelques choses.
Personne ne pouvait venir la chercher et d'ailleurs, elle n'en avait pas besoin. Elle n'habitait pas très loin du lycée. Autant marcher, non ?

C'est alors qu'elle vit une voiture un peu plus loin, dont elle se rapprochait. D'après Miki, c'était une voiture de marque. Et même si elle ne l'était pas, elle était très belle. Mais elle était aussi entourée de plusieurs hommes et une femme.

Miki vit un jeune homme rire et soudain, sans qu'elle le vit venir, il donna un coup de poing dans la figure d'un des 5 hommes et l'envoya à côté de Miki.
-Eh ? fit-elle abasourdie.
Le jeune homme rit à gorge déployée et commença à se battre avec les 4 autres restants, les mettant un à un K.O.
Miki, paniquée, tenta de fouiller dans son sac pour retrouver son portable.
-Ah ! s'exclama-t-elle, l'ayant retrouvée. Vite, il faut que j'appelle ...

C'est alors qu'elle sentit une présence. Cette personne lui arracha son portable et le balança négligemment derrière.
-Hé ! protesta Miki.

Shinichi ne laissa pas paraitre sa surprise de voir Miki dans ces rues pourtant si sombres, dans tous les sens du terme.
Il était si proche d'elle et pourtant si loin ...

Il sourit et fit :
-Eh bien ...
Tu ne tentais quand même pas d'appeler le police par hasard ?

Miki, catastrophée, le contourna et alla ramasser son portable qui était évidemment en miettes.
-Eh bien si, j'appelais la police sale bonhomme !
Mon portable ...

Très en colère, elle se retourna vers le jeune homme et voulut lui répliquer autre chose de bien salé mais son regard tomba sur l'homme qu'il avait balancé à côté d'elle.
Inquiète, elle s'approcha de lui :
-Hé ! Hé ! Monsieur ?!
Je sais que ça ne va pas, mais est-ce que ça va ?

Celui grogna, visiblement très amoché.
Miki ferma les yeux un moment et demanda au jeune homme :
-Depuis quand vous frappez des gens, vous ?

Elle rajouta tout en fouillant dans son sac pour trouver un mouchoir :
-Je vous déteste !

Shinichi ressentit à ce moment quelque chose qu'il n'aimait pas et qui faisait qu'il était très en colère et en même temps, terrifié.
Il saisit violemment le poignet de Miki et se rapprocha dangereusement d'elle.
-Tu n'as pas le droit de dire des choses comme ça.

Miki retira violemment son poignet de l'étreinte de Shinichi.
Elle le regarda, indifférente, puis se décida à dire :
-C'est vrai.
Excusez-moi.

Elle se baissa pour ramasser son sac et dit à l'homme :
-Attendez un peu monsieur, je vais appeler des secours.

Et sans un regard pour Shinichi, elle se dirigea vers l'autre bout de la rue en espérant trouver un petit commerce ou des gens.
C'est alors que ...

Shinichi lui cria :
-Attends Miki !

**Je ... Je ne veux pas qu'elle me regarde comme ça !**

Elle se retourna, furieuse :
-Mais quoi ?
Vous voulez que j'attende QUOI ?!
Le déluge ?
Laissez-moi appeler une ambulance pour ces hommes !

Et elle reprit de plus belle sa marche, puis s'interrompit, se retourna et avança d'un pas rapide avers Shinichi, surpris.
Elle s'approcha dangereusement puis même si elle était petite, leva ses yeux vers le jeune homme et lui demanda :
-Mais au fait, comment est-ce vous connaissez mon prénom ?

Shinichi ne pouvait pas reculer, et d'ailleurs, il ne le voulait même pas.
Il sentait peu à peu une rougeur embarrassante lui monter au visage et tout en cachant habilement les sentiments qui l'étouffaient, il répondit moqueusement :
-Mais parce que je suis voyant bien sûr !

-C'est ça ! répliqua Miki.
Eh bien, si vous êtes vraiment voyant, prenez d'avance vos ... "dispositions" et allez expliquer à votre femme ce qui se passe !
Tout ça pendant que je vais aller appeler une ambulance, MON-SIEUR !

Avant même que Shinichi tente de la rattraper, elle se retourna et prévint :
-Ah ! Et ne cherchez pas à me retenir cette fois !
Bon, adieu !

Elle partit et bifurqua à droite, se souvenant d'avoir vu une cabine téléphonique par là. Après avoir appelé les secours anonymement, elle repartit chez elle.
Il n'était pas question d'attirer l'attention sur elle.

Pas après ce qui s'était passé avant et avec les secrets de sa propre famille.

-Ma ... Ma femme ? s'étrangla Shinichi.

**Mais ce n'est que ...
Merde, c'est vrai que c'est la femme avec qui je viens de faire l'amour ! Façon de parler, puisque que je ne l'aime pas ...
Et c'est son mari qui m'envoie ses gorilles parce qu'il a enfin eu la confirmation que sa femme aimait les beaux jeunes hommes comme moi et pas les hommes à la peau asséchée comme lui !**

Ennuyé, il voulut la rattraper encore une fois mais lorsqu'elle le mit en garde, il sentait comme un étouffement, un pincement au coeur.
Et il laissa son bras retomber mollement.

Mais sur son visage, apparut alors un sourire.
-Tu peux me tourner le dos Miki ... Mais demain, tu seras à moi ...

Et toujours en souriant, il se retourna vers la femme à qui appartenait la voiture mais surpris, il vit qu'elle avait déjà démarré.
Son sourire encore plus large, il se retourna vers l'homme que Miki avait voulu aider.
Il s'accroupit vers lui et attrapa son col, l'empêchant de s'enfuir.
De s'enfuir ?
Oui, car l'homme était terrifié.

-Hé ... commença Shinichi.
Ne te crois pas important parce que Miki a décidé de t'aider ...
D'ailleurs, c'est à moi qu'elle appartient.
Maintenant ...
Bonne nuit !

Et il lui balança un coup de poing dans la figure.
Sans prendre le temps "d'admirer son chef d'oeuvre", il se leva puis reprit la route pour rentrer chez lui.

(suite encore dans les rues sombres, sujet "Petite ballade nocturne")