Un passager plutôt inattendu ... [ PV Raito et Akiko ]

[ viennent des habitations, "Allée des Bois Dorés" ]


Miki, tout en regardant à travers le vitre de la voiture, parlait depuis quelques minutes ... à elle-même silencieusement.

**A ton avis, qu'est-ce que ça peut être ?**
*Aucune idée ...*
**Mais si, tu dois en avoir une !**
*Non !*

Ayant un peu marre de cette conversation qui tournait en rond, Miki détourna ses yeux de la noirceur de la nuit pour les reposer sur Akiko qui sommeillait, puis sur Florent et Raito, qui parlaient ensemble à voix basse.
Elle se sentait elle-même proche de dormir, mais elle se pinçait régulièrement pour essayer d'écouter des bribes des paroles qu'échangeaient les deux chasseurs.

- On dois l'appeler, je te dis, chuchotait Florent.
- Si je le fais, il sera tout de suite mis au courant, j'ai pas envie d'avoir plus de problèmes que je n'en ai déjà, rétorqua Raito.
- Mais si on le fait pas ...
- Ecoute, je l'appelerai pas, c'est tout ! dit le jeune homme, en se tournant vers Florent.
Florent avait le visage tourné vers la route. Il ferma les yeux et soupira. Quand il les rouvrit, Raito le fixait toujours. Son attention se reporta alors sur la route, et sur la voiture abandonnée, qu'il percuteraient, si Raito ne freinait pas ...
- ATTENTION !

Raito freina si brusquement que tous les passagers furent propulsés vers l'avant, heureusement retenus par les ceintures de sécurité ...
"On a eu chaud, ce coup-là ...", pensa le jeune homme, après que la voiture ce soit complètement arrêté, environ 30 mètres plus loin.

- Qu'est-ce que ... marmonna Florent, plissant les yeux pour essayer d'y voir plus clair.
- Oh, putain, lâcha Raito.
- Tu vois ce que je vois ?
- J'ai bien peur que oui ... Toujours aussi puants, ces trucs-là, répondit-il avec une moue de dégoût.
- Vous deux, vous allez vous cacher quelque part, en vous laissant au moins deux issues, dit Florent à l'adresse des deux lycéennes installées à l'arrière. Et si vous pouvez, vous partez d'ici en ne vous faisant pas remarquer. Ce sont des ... des espèces d'hybrides entre des démons et des animaux ... Toujours aussi dégueulasse. On y va ?, dit-il en se retournant vers Raito.
- On y va, dit celui, légèrement tremblant, mais la voix ferme.

Miki et Akiko ne pouvaient le voir, mais la lueur qui brillait dans les yeux de Raito n'était pas celle de la peur, mais plutôt de l'excitation ...

Miki voulut protester fermement contre la décision de Florent de les laisser à l'écart de tout ça, mais elle sentit une légère prise de la part d'Akiko sur son bras, ce qui fit taire la jeune fille.
Faisant la moue, elle regarda, impuissante, les deux jeunes hommes partir. Elle n'avait presque rien compris à ce qu'ils avaient dit, mais ce qui en sortait ne lui disait rien qui vaille. De plus, son cerveau était tellement embué par l'inquiétude qu'elle n'arrivait plus à réfléchir.
Pour se forcer à réagir, elle s'enfonça profondément ses ongles dans la peau jusqu'à qu'elle puisse se souvenir qu'elle s'appelait Koishikawa Miki et qu'elle était, avec Akiko et les deux autres, dans une sacrée situation.

Elle respira profondément, puis d'une voix rauqe, elle demanda :
-Akiko-san ? On est censée faire quoi, là ?

Miki se sentit bête de toujours compter sur les autres, mais à vrai dire, elle se sentait incapable de sentir de la voiture sans hurler de panique et courir dans tous les sens. Ce qu'elle entendit alors ne fit qu'augmenter son angoisse, puisque de nouveaux coups de feu retentirent.
Affolée, elle tourna sa tête vers Akiko.

Akiko ne put rester que figée. La jeune fille aurait voulu saisir la poignée de la portière, sortir, et s'en aller, n'importe où, mais partir, mais son corps ne lui répondait plus. En voyant Raito quitter la voiture, de dos, et s'élancer vers le bord de la route, Akiko avait eu l'impression que c'était la dernière fois qu'elle le voyait.
Comme réveillée par les coups de feu, elle chassa cette pensée de son esprit, saist la main de Miki, et l'entraîna dehors.
- Il faut qu'on s'en aille d'ici, le plus vite possible.

La jeune fille avait dit cela en parlant très vite, scrutant les alentours.
- A pied, on sera chez moi d'ici 10 minutes. Si on se dépêche, moins. Partante ?

D'autres coups de feu avaient été tirés, et Akiko sentait les battements de son coeur accélérer. Sa respiration était saccadée, et elle sentait que ses jambes ne tiendraient pas bien longtemps, si elle ne bougeait pas.

-Non, je ne suis pas prête ! répondit d'une voix étrangement aigue Miki.

Cependant, la jeune fille serra plus fort la main d'Akiko et se mit à courir, l'entrainant vers le studio de la chanteuse.
Miki se souvenait brièvement où il se trouvait, puisqu'elle avait un jour emprunté les toilettes de'Akiko, et essaya de trouver son chemin.
C'est aussi en vain qu'elle essaya de ne pas écouter les coups de feu qui résonnaient.

**Merde, je ne peux vraiment pas aller les aider ? >O<** pensa-t-elle avec rage tout en courant.

Alors qu'elle venait de prendre la décision de ne pas gêner Raito et Florent, et donc, de partir, quelque chose la stoppa aussitôt.
Elle ne voyait pas vraiment ce que c'était, mais une lumière rouge les aveugla, elle et Akiko, les empêchant d'aller plus loin.

[ on migre vers Hizumi et Shinichi ? :) Je les ai prévenus. ]

Raito et Florent venaient de traverser la route, et comptaient descendre dans le fossé, d'où provenait l'agitation, et, surtout, l'odeur ... Celle de cadavres en décomposition, et l'odeur si particulière qui témoignait de la présence des chimères ... Les deux chasseurs passaient la barrière, lorsque deux chimères surgirent de l'ombre, et se jetèrent sur eux. Immédiatement, les jeunes hommes tirèrent, et tuèrent les deux bêtes.
- On est bien partis ..., grommela Florent.
- Ce sont pas les seuls, restons sur nos garde, répondit Raito, scrutant les alentours.
- Je m'en doutais, tu vois ...

Ils descendaient peu à peu la pente, et soudain, quelqu'un hurla. Puis, une lumière rouge, aveuglante, suivit le cri. Les chasseurs se protegèrent les yeux tant bien que mal, en s'aidant de leurs bras. Lorsque la lumière leur devint plus supportable, ils se découvrirent le visage et se précipitèrent vers la source du hurlement.
**On est pas dans la merde ..., pensa Raito**


[direction "Histoire de faire conversation ..." pour les deux]

[j'ai pas encore fini, faut que je réponde avec Akiko, mais j'ai un dossier à faire, pas pour ce soir ^^']

Quelques secondes durant, Akiko se laissa entraîner par Miki, puis reprit peu à peu le contrôle de ses jambes. Soudain, la lumière rouge apparu, aveuglant totalement les deux jeunes filles ...
**Qu'est-ce que c'est que ce bordel ... ?!**

Peu à peu, l'intensité de la lumière diminua. Après avoir recouvert la vue, Akiko regarda autour d'elle, perplexe. Le silence qui s'était installé ne la rassurait pas vraiment, et la lycéenne n'avait aucune envie de rester ici.
- Miki, viens, on repart ..., dit-elle, sa voix laissant transparaître son inquiétude. J'ai pas confiance, cet endroit est loin d'être rassur...

La jeune fille fut coupée par l'arrivée soudaine d'une chimère, qui avait abandonné le reste de son groupe. Elle sentit son rythme cardiaque atteindre des sommets, et son corps ne lui répondait plus.

Miki suivit le regard de Akiko et pendant quelques secondes, elle fut incapable de réfléchir.
L'horrible et démesurée créature qu'elle voyait, elle, fut capable d'agir et sauta alors sur les deux jeunes filles.
Miki réagit par réflexe en repoussant Akiko hors d'atteinte et tomba elle-même à terre. Mais loin de chuter lamentablement, elle se ramassa sur elle avec souplesse et se leva rapidement. Elle murmura en essayant de garder son calme :
- C'est là que ce que le vieux légiste m'a appris va servir ...

Elle vit que l'attention du monstre semblait se diriger vers Akiko et elle paniqua. Elle regarda autour d'elle et ne vit aucun des deux chasseurs pouvant les aider, alors à la place, elle ramassa une grosse pierre qu'elle lança. Malgré le bras tremblant qui l'avait lancée, le projectile atteint sa cible et il y eut une brève lueur émeraude.
Puis la chimère s'écroula dans un bruit sinistre.
-Ca a vraiment marché ... souffla Miki, ébahie.

La lycéenne tomba à genoux mais se leva aussitôt pour s'enquérir de l'état de son amie.
-Akiko-san ? Akiko-san, ça va ? demanda-t-elle, haletante.
Il faut qu'on parte tout de suite, je ne sais pas si je pourrais LE refaire ...

Akiko, sans voix, incapable du moindre mouvement, contempla Miki abattre la chimère, stupéfaite. La jeune fille était mal retombée, après que Miki l'ait poussée ; son épaule lui faisait un mal de chien. Lorsque la chimère s'était avancée vers elle, elle n'avait pas eu peur, ou même envie de fuir : Akiko avait juste ressenti de la rage, celle de ne pouvoir rien faire, celle de dépendre de quelqu'un pour sauver sa peau. Et pourtant, elle avait son colt rangé dans son holster, masqué par sa chemise ample. Et son couteau, accroché à sa ceinture. Raito lui avait appris à être prudente, surtout dans ce genre de situation. Le chasseur l'avait forcée à les prendre, dans l'appartement, pendant que les autres récupéraient leurs propres affaires. Mais Akiko ne pouvait pas en vouloir à Miki.

Lorsque celle-ci arriva auprès d'elle, Akiko resta quelques instants immobile, le regard fixe. Lorsqu'elle qu'elle fut de nouveau capable de réfléchir, elle saisit Miki par le col, et l'attira vers elle.
- Qui es-tu... ? Qui est ce vieux légiste ? Tu n'es pas une simple lycéenne. Qui es-tu ?

Akiko savait très bien qu'elles n'avaient pas de temps pour les explications ; d'autres chimères allaient bientôt arriver. Mais tout ce qu'elle voulait, en ce moment, c'était que Miki lui dise d'où elle venait.

La jeune fille entendit alors une autre créature approcher. Cette fois, son cerveau réagit immédiatement : elle saisit son colt, pivota sur elle-même pour faire face à la créture, et tira. Une balle. Entre les deux yeux. Elle ne voulait pas utiliser des munitions inutilement, elle n'en avait pas beaucoup sur elle.

Miki regarda la chimère s'écrouler puis croisa le regard d'Akiko. Elle devint cramoisie et balbutia :
- Euh, je vais vous expliquer ...
Mais la lycéenne s'interrompit et ajouta précipitamment :
-Enfin, pas tout de suite ! Mettons-nous à l'abri !

Miki n'en menait pas large, car elle savait qu'elle devrait des explications. Mais intérieurement, elle avait toujours su qu'à un moment ou un autre, elle en devrait à quelqu'un.
Ses parents avaient accepté son silence lorsque ses deux meilleurs amis étaient morts. Ils n'avaient rien demandé aussi lorsqu'elle avait commencé à rentrer de plus en plus tard. Lorsqu'ils avaient découvert qu'un médecin légiste l'avait prise sous son aile pour lui apprendre ce qu'il savait, ils avaient compris son envie de savoir et étaient restés en arrière, prêts à lui venir en aide.
Miki ne leur avait toujours rien dit : elle ne se sentait pas prête.
Si elle leur ouvrait la porte d'un monde, ce monde qu'elle avait connu sans le vouloir, elle ne savait pas ce qui passerait. Elle avait peur des conséquences.
Elle n'avait aucune envie de partager ces choses, ces visions d'horreur ...
Le légiste avait fait d'elle quelqu'un de fermé, mais pour elle, c'était le prix de la vérité.

"Tout un prix, tu sais ?"
"Oui, je sais !" pensa Miki en serrant les poings.

[ on migre vers ton studio, Akiko ? :) ]

[ Okay pour la migration ! =D Tu commences ou je m'en occupe ? ]

Akiko resta immobile, fixant Miki, pendant que celle-ci tentait de la faire bouger, et fuir. Quelques secondes plus tard, la jeune fille parut se réveiller. Elle se releva péniblement, devant se passer de son bras droit. Son regard se dirigea de nouveau vers Miki. La pensée de ce qu'elle allait faire, de ce qu'elle devait faire la dégoûtait d'elle-même. Akiko prit une inspiration profonde.
- Je déteste faire ça, mais sache que mon colt est toujours chargé, et que si tu cherches à m'échapper, je n'hésiterai pas à viser tes jambes, dit-elle, fixant toujours Miki.

- Sur ce, on y va... souffla Akiko, entraînant la jeune fille avec elle.
**S'il-te-plaît, ne m'oblige pas à le sortir. S'il-te-plaît.**
La dernière fois qu'elle avait dû tirer sur quelqu'un, sur une personne, Akiko avait mis plusieurs semaines à s'en remettre. Ses nuits étaient envahies par les cauchemars. Chaque nuit, elle revoyait la même scène : le vieil homme, crachant du sang, pointant son arme vers elle. Raito, ligoté, sur le sol, hurlant des paroles qu'elle n'entendait pas, qu'elle n'entendait plus. Le coup de feu. Et le regard vide, fixe, froid du mort.

Akiko secoua légèrement la tête lorsqu'elle repensa à ce qui s'était passé, ce jour-là. Elle devait se reprendre, elle n'avait pas droit à l'erreur. Pour sa propre vie, et celle de Miki.


[ direction le studio d'Akiko ]

[ Tu commences ? Ca te permettra d'enchainer sur un interrogatoire musclé ! XD ]


Miki tressaillit et levant les yeux vers Akiko, elle murmura avec un faible sourire :
-Je ne m'échapperai pas, Akiko-san.

Pas seulement parce qu'elle tenait à ses jambes, mais aussi parce qu'elle sentait que si elle faisait ça, quelque chose se casserait et serait irréparable.
Quoi ?
Elle ne le savait pas, mais elle n'avait aucune envie de tenter pour le savoir.

L'idée de s'enfuir ne l'avait pas effleuré, mais même si elle avait essayé, Miki n'était pas sûre que ça aurait été une réussite ...
Elle se sentait à peine capable de courir jusqu'au studio. La jeune fille avait les nerfs à vif : quoi de plus normal ? Elle venait encore d'échapper à la mort ...
En quittant la route, Miki eut une dernière pensée pour Raito et Florent, mais n'osa pas regarder derrière elle ...

[ direction les habitations, pour le studio d'Akiko ! ]